Séparation Etat /Eglise, acte I

Nicolas Sarkozy a dit :

« Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »

Délicat sujet que celui de la séparation entre l’état et l’église. Délicat, en fait, car le principal argument contre la position de Sarko est également son argument rhétorique le plus faible : à se cacher systématiquement derrière la sacro-sainte laïcité de 1905, on n’en vient à ne plus savoir pourquoi cette laïcité étatique est si précieuse. Gardons ce sujet au chaud, je voudrais simplement réagir à cette déclaration en détaillant un peu mon indignation.

Cette prise de position me choque en effet pour trois raisons :

1) Sarkozy semble insinuer qu’une société démocratique ne peut pas fonctionner sans religion. Je lis ça comme une remise en question de la laïcité puisqu’indirectement, le président des français est convaincu que le système démocratique est insuffisant dans sa forme actuel : un regroupement d’individus indépendants dont la cohésion n’est pas garanti par le partage d’une foi mais par la mise en commun d’idéaux politiques!
2) Pire, la phrase laisse un arrière gout de culpabilisation pour les citoyens athés. Ceux qui ne sont pas élevés au contact d’un homme de foi ont une éducation incomplète et peut être une morale défaillante. Cela suffirait-il à expliquer les troubles actuels?
3) Enfin, il me semble particulièrement maladroit de ne retenir que le curé ou le pasteur. Soit tu ne retiens que le ministre de ta foi, soit tu as la délicatesse de mentionner ceux des autres grandes religions, mais tu ne t’arrêtes pas en chemin!

Carton rouge, donc…

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